Est-ce que cette vidéo sera d’ailleurs vue par eux ? sera-t-elle, comme de nombreuses publications, simplement mise de côté par manque d’humilité ?

Un long débat qui ne se mérite pas, puisque c’est une réalité !

Encore scandalisé par l’article publié par Bilan « N’embauchez plus de génération Y »  – où le seul conseil pratique à destination des managers est de lire le « Petit traité de manipulation à l’égard des gens honnêtes » Grande intelligence !!

Si vous êtes par contre un tout petit peu moins réac’ que cela, je vous propose de bien regarder cette vidéo et de parcourir également cette sélection.

A la lecture de cette vidéo ce qui m’est de suite venu l’esprit est la phrase prononcée un jour de 2012 par Tim O’Reilly « Protecting the future from the past ». Ce constat fait partie des approches qui m’ont toujours fascinées, elles s’intègrent parfaitement dans ce que dit Brian Solis lors des ces interventions ou Mitch Joel dans le livre – Ctrl Alt Delete: Reboot Your Business. Reboot Your Life. Your Future Depends on It – et est très bien résumé par Simon Sinek avec « if you don’t understand people, you don’t understand business » ou encore dans les propositions développées par Jason Fried dans la gestion de son business « basecamp » et résumé dans le livre Re:work et encore appliqué avec Sourire dans l’entreprise anglaise happy.co.uk et son Happy Manifesto

Une approche du business où l’humain est au centre et où la comprehension de l’expérience vécue et partagée est le plus important des ROI. Cela semble pourtant bien incompatible avec la génération Y celle qui, semblerait-il, n’a aucune expérience et aucune capacité !

Elle a pourtant l’agilité, la transversalité, la transparence, le savoir et l’apprentissage en continu dans la poche et a déjà vu, lu, intégré et expérimenté des modèles plus que complexes. Contrairement à leurs parents, ils n’ont pas envie de gâcher leur vie à la gagner mais de vivre chaque instant, chaque expérience en réinventant le paysage de nos sociétés déformées par la surconsommation et l’échec de l’écoute de la terre et de son environnement pour plutôt établir des modèles, des prototypes rapides qui répondent à une seule envie, vivre sans contraintes et sans peur car la vie est devant nous alors créons-la à notre image….

Cette marginalité de pensée, que je clame depuis 2010 et avant sera la norme demain, laissez-leur donc la place car cette transformation commencée avec l’apparition d’internet et ensuite avec le fameux web 2.0 et aujourd’hui avec les mouvements tels que les Makers, le D.I.Y. mondial, façonne des expériences de consommation, des expériences de vie et de partage qui deviennent l’authenticité avec un grand A pour ces jeunes à qui leurs parents et leurs grand-parents ne laissent pas grand chose de positif…

Leur modèles se sont eux, ceux qui ont 20 ans, 35 au plus, conçoivent de nouvelles économies et bouleversent des industries centenaires en 5 ans à peine, établissent de nouvelles manières de vivre, de consommer, de voyager, de partager et de penser dans un seul but,… vivre et proposer des solutions rapides… accumuler des expériences, comprendre et connaitre le maximum de choses en rupture totale avec leurs parents qui sont partis en Thaïlande, à Amsterdam et à Londres à la sortie de leur université et qui ensuite n’ont plus rien vécu à part travailler, se sacrifier, pour créer un monde basé sur un modèle voué à l’autodestruction…

Mon éducation est basée sur l’experience, le fameux learning by making, j’ai toujours mal géré l’école traditionnelle et sa méthodologie d’apprentissage, je suis né avec Super Mario, les aventures de Link dans Zelda, Qbase, l’atari et le commodore 64. A 15 ans je recevais mes premiers messages sur mon pager, à 16 j’envoyais mes premiers sms et à 18 ans j’échangeais avec des gens à l’autre bout du monde, je jouais à des jeux en réseau avec des Français, des Anglais, des Américains.. à 21 ans je travaillais via des sites de freelance avec des Indiens, des Pakistanais et même des Parisiens. Ma formation de designer multimédia nous formait à des métiers qui n’existaient pas et qui n’avaient pas vraiment de sens, la caisse AVS ne comprenait pas dans quelle case mettre nos statuts d’indépendant, de créateurs d’entreprise, les entrepreneurs d’aujourd’hui, donc oui je fais pas partie de la génération Y, mes contemporains et moi en sommes les instigateurs…

L’integration de ces profils semble être extrêmement difficile, comme l’explique ce post sur linkedin « Pourquoi c’est difficile d’intégrer des experts du digital? » – en effet, il y a pas beaucoup de place pour ce type de profils, les anciennes pyramides découpées depuis la base avec comme valeur: l’égo, le pouvoir et l’argent sont bien trop dominatrices et se bornent souvent, comme il est dit dans l’article de Bilan, à « manipuler » ces profils encombrants remettant sans cesse le doigt sur les problèmes. Il serait par contre le moment de se rendre compte que ces profils gênants sont une chance et qu’ils font partie des clés pour passer ce fameux shift qu’est la transformation digitale, car sans eux vous allez dans le mur.

Oui, si on les laissait faire, si on leur donnait la parole, si on les suivait que risquerait-ton ? ne plus maitriser ? ne plus avoir un pouvoir stratégique ? échoué et apprendre ? ou simplement être en avance ? ces questions font peur, elles sont l’inconnu, l’impalpable et l’implanifiable car comme cette génération ces questions ainsi que leur réponses sont fluides, agiles et instantanées…

Pourquoi ne pas faire le pari ?
Pourquoi ne pas oser poser les questions ?
Pourquoi ne pas se mettre en retrait ?

L’invaZion est en marche !
Faut-il tenter de l’interdire comme Uber ou Airbnb ou au contraire se réjouir de ses opportunités !?