Après plusieurs essais, j’arrive enfin à m’asseoir, le premier jour, je passe une heure assis, ce qui me permet de manger à table, assis sur un fauteuil à roulette et pivotant. Wahou ! une nouveau monde s’offre à moi et je me réjouis de pouvoir sortir de mon lit.
Dès lors je profite un maximum pour être assis, cela permet de réactiver petit à petit le dos, la manipulation n’est pas simple, au début deux infirmières y participent, une me prend les jambes pour les glisser hors du lit et la deuxième m’aide à pivoter le haut du corps. Autant dire qu’une fois bien calé dans mon rocking chair, je n’y sors plus sauf pour me recoucher le soir,.. je dors encore beaucoup donc même les siestes se font dans ce fauteuil/chaise longue…
Mes journées sont rythmées par des rituels simples: on me réveille, on m’apporte un petit déjeuner et des médicaments, ensuite on me lave, on me met sur le fauteuil et j’attends que la journée passe. Je dors, je mange, je prends des médicaments, je dors, je fais beaucoup de sieste, je pisse dans une bouteille sans rien ressentir, je regarde par la fenêtre, le ciel est bleu, c’est l’été, je ne réalise pas bien la suite, je m’interroge beaucoup.
Dans cette routine un nouvel élément intervient, la douche ! depuis plus d’une semaine on me nettoie avec une lavette, ça rafraîchit mais c’est peu efficace, on ne peux pas tellement frotter ma peau, trop de blessures, trop de croûtes et ça n’enlève pas le sang séché que j’ai sur le crâne et les cheveux, une sorte de poussière de sang, des plaques qui s’effritent sur mon oreiller. Maintenant que je tiens assis, on me place sur une chaise trouée, même chaise qui me servira à aller aux toilettes, cette chaise en métal et caoutchouc est peu confortable, on décide donc de tester ma résistance à cette nouvelle aventure.
C’est concluant et j’arrive à tenir assis quelques minutes sur cet objet inconfortable sans trop ressentir de douleurs, grâce à cela je pourrais prendre une douche,.. cette première douche fut un grand bonheur,…!
Une appréhension, au départ, comme si c’était la première fois que je prenais une douche, sentir l’eau couler sur mon corps me crispe, comme si ces gouttes allaient me faire mal. L’eau chaude coule et chaque partie de mon corps respire, bien que mes muscles et mes nerfs soient comprimés et remplis d’hématomes profonds, j’ai l’impression que cette douche me détend, je ferme les yeux et profite de ces quelques secondes.
L’infirmière à l’aide d’une lavette me lave, je ne peux toujours pas bouger sans douleur, hormis le bras gauche, je suis donc totalement dépendant! C’est particulier à vivre, être contraint car incapable physiquement de faire les choses sera une grande leçon de vie pour les semaines à venir.
Je ressort de cette douche avec un grand sourire non pas parce que je suis propre mais parce que cela marque une nouvelle étape et quand on a eu un accident avec de longues semaines de récupération, avoir des étapes aussi bêtes qu’une douche, c’est essentiel!
Cette étape rafraîchissante m’apportera une motivation pleine d’énergie.
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